ICI Radio-Canada: Mobilisation pour lutter contre la pénurie de logements abordables à Toronto
Posted October 15, 2018
À l’approche des élections municipales le 22 octobre, l’accès à un logement abordable est un enjeu de plus en plus présent à Toronto. Différentes associations communautaires demandent aux candidats de mettre en place des actions concrètes pour répondre à ce besoin criant.
Posted October 15, 2018
À l’approche des élections, de nombreux résidents demandent à la Ville de Toronto de prendre le contrôle de plusieurs terrains inhabités de la rue Sherbourne pour en faire des logements abordables.
Selon la Coalition ontarienne contre la pauvreté (OCAP), l’expropriation d’immeubles inutilisés pourrait aider à résoudre la pénurie de logements à Toronto.
<< La Ville devrait s’approprier tous les terrains non utilisés et construire des logements sociaux >> , dit Yogi Acharya, un organisateur la Coalition ontarienne contre la pauvreté qui demande l’expropriation du 214-230 rue Sherbourne.
Des dizaines de résidents et de membres de la Coalition ontarienne contre la pauvreté se sont mobilisés jeudi après-midi pour tenter d’influencer les candidats à la mairie.
En avril, le maire sortant John Tory, qui est candidat à sa propre succession, a affirmé qu’il fallait << s’attaquer d’urgence >> au problème. Il suggère de construire 40 000 logements au cours des 12 prochaines années.
Son adversaire, Jennifer Keesmaat va plus loin et propose de construire 100 000 logements abordables en 10 ans.
Saron Gebresellassi, aussi candidate à la mairie de Toronto, considère que la pénurie de logements à Toronto est une crise et compte déclarer l’état d’urgence si elle est élue.
Les listes d’attente pour les logements subventionnés ne cessent de s’allonger avec plus de 96 000 ménages actuellement en attente, selon les derniers chiffres publiés par la Ville de Toronto alors que les loyers ne cessent d’augmenter.
Depuis 2009, l’objectif de la municipalité est d’approuver 1000 logements abordables par an, mais il n’a été atteint pour la première fois que l’an dernier.
Des résidents frustrés
Une vingtaine de manifestants se sont aussi mobilisés dans le nord-ouest de Toronto samedi pour demander à ce que tous les nouveaux projets immobiliers de la Ville Reine incluent des logements abordables.
<< Il n’y a pas de possibilité pour que les gens puissent rêver de posséder une maison >> , dit le député provincial néo-démocrate de la circonscription de York-South Weston, Faisal Hassan.
L’Association des organisations communautaires pour une réforme maintenant (ACORN) qui a organisé la marche, demande que 30 % des logements des nouveaux projets immobiliers soient des logements abordables avec un loyer équivalant à 30 % du revenu du locataire.
<< Nous croyons que la véritable définition de l’accessibilité à un logement abordable doit être fondée sur le revenu médian des différentes zones résidentielles respectives et non le prix du loyer moyen selon le marché >> , écrit ACORN dans une lettre adressée au PDG du promoteur immobilier Rockport Group, Jack Winberg.
Selon les membres de l’organisation, la hausse du prix des logements pousse les résidents à quitter la ville.
<< C’est vraiment désolant. J’ai perdu des amis qui sont partis à Kitchener-Waterloo et Hamilton parce que vivre à Toronto n’était plus réaliste >> , dit une résidente du nord-ouest de Toronto et membre bénévole d’ACORN, Ebony Menzies.
<< Pour les gens comme moi, je suis sur l’assistance sociale et je suis mère monoparentale de deux enfants, ce n’est pas viable >> , ajoute-t-elle.
Selon Ebony Menzies, les salaires ne suivent pas non plus la tendance du marché immobilier torontois.
<< Si nous ne pouvons pas nous permettre de vivre ici comment pouvons-nous travailler ici, comment pouvons-nous étudier ici, comment la prochaine génération pourra-t-elle vivre ici si nous devons partir? >> demande-t-elle.
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Article by Myriam Eddahia for ICI Radio-Canada