Radio-Canada: Un groupe presse Ottawa de réglementer les prêts d’urgence à taux d’intérêt élevés
Posted March 15, 2021
Posted March 15, 2021
Un groupe d’aide aux personnes en situation précaire demande à Ottawa de protéger les plus démunis contre les entreprises de prêts d’urgence, qualifiées de « prêteurs prédateurs ». Selon l’organisme ACORN, la pandémie de COVID-19 a forcé le recours à ces prêts pour de nombreux Canadiens, qui peinent à sortir de la spirale de l’endettement.
L’Association communautaire pour une réforme nécessaire (ACORN) dit que ces entreprises ont toujours eu une longueur d’avance sur le gouvernement fédéral qui, selon elle, n’en fait pas assez pour freiner le recours aux prêts d’urgence, en hausse ces dernières années au Canada.
D’après la porte-parole d’ACORN Colombie-Britannique, Melanie Campbell, alors que la pandémie frappe, le gouvernement de Justin Trudeau fait face à une crise qu’il ne peut plus ignorer.
<< De nombreux Canadiens vulnérables ont été contraints de contracter des prêts à taux d’intérêt élevés pendant cette pandémie pour payer des produits de première nécessité, comme le loyer et l’épicerie, et sont ensuite pris dans un cycle d’endettement. Pourquoi le gouvernement reste-t-il les bras croisés? >>, s’interroge-t-elle.
Le militant Murray Martin a répondu à un appel d’ACORN pour manifester à New Westminster samedi.
<< On dirait que tout est à l’envers dans ce pays. Plus on est riche, plus les prêts sont bon marché et, moins on a de revenus, plus c’est cher. Personne ne devrait payer 600 % [pour rembourser un prêt], c’est absurde. >>
Un changement au Code criminel demandé
Selon le député du Nouveau Parti démocratique du Canada pour New-Westminster-Burnaby, Peter Julian, également présent à la manifestation, le projet de loi C-274 (Nouvelle fenêtre)qu’il a déposé cette semaine limiterait les taux d’intérêt que les entreprises privées peuvent imposer sur les prêts accordés aux Canadiens vulnérables.
<< Avec la pandémie, les gens à faible revenu sont obligés d’aller vers les compagnies qui donnent des prêts d’urgence. Malheureusement, à cause d’une faille dans le Code criminel, ces compagnies peuvent demander 200, 300, 400 % de taux d’intérêt sur une base annuelle, ce qui veut dire que les gens ramassent des dettes de dizaines de milliers de dollars pour un prêt d’urgence de 500 ou 700 $. Ce n’est pas logique >>, déplore-t-il.
Le projet de loi C-274 propose une modification du Code criminel afin d’abaisser le taux d’intérêt maximal légal de 60 % à 30 %.
ACORN demande également à Ottawa d’obliger les banques à créer une stratégie nationale contre les prêts prédateurs, afin de permettre aux consommateurs à faible revenu d’avoir accès à des options bancaires équitables auprès d’elles et des coopératives de crédit.
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Article: Raluca Tomulescu pour Radio-Canada