Radio Canada: Des locataires contraints de vivre avec des rats dénoncent l’inaction du propriétaire
Posted November 28, 2022
Des locataires d’Etobicoke, en banlieue de Toronto, exigent des réparations de la part de leur propriétaire, ainsi que des mesures de la part de la ville et de la province pour garantir un logement sain aux habitants.
Les résidents d’un immeuble appartenant à Q Residential vivent avec des parasites, un manque de sécurité et un propriétaire qui ignore les demandes d’entretien
, déplore l’organisme ACORN qui agit comme syndicat de locataires.
L’organisation ajoute que dans le même temps le propriétaire a continuellement augmenté le loyer pour des services et des réparations que les locataires n’ont jamais vus
.
Les habitants et l’organisme qui les représente dénoncent non seulement la négligence des propriétaires, mais aussi le non-respect des normes de propriété.
Je n’ai jamais vu un bâtiment aussi mauvais que le nôtre. Nous avons tout : des rats, un chauffage qui ne fonctionne pas en hiver, des cafards, des souris
, déplore Salleon Yearwood, membre du syndicat et locataire d’un logement au 2777 Kipling avenue.
Selon elle, le propriétaire a également essayé de racheter les locataires pour qu’ils partent. C’est une attaque contre les locataires et nos droits. Personne ne devrait avoir à vivre comme ça
, dénonce-t-elle.
De son côté, Beverley Lindsay occupe un appartement avec deux de ses enfants depuis son arrivée au Canada il y a 13 ans. En avril, un dégât des eaux a endommagé une bonne partie de son parquet, et le propriétaire n’a que grossièrement réparé les dommages, dénonce la locataire qui paye 1000 $ de loyer.
Elle ajoute que les ennuis se sont accumulés, car son appartement, dit-elle, est infesté de rats et de cafards, tandis que son poêle ne fonctionne qu’à moitié.
Je n’aurais jamais imaginé vivre dans de telles conditions au Canada
, dit la mère de famille d’origine jamaïcaine.
Mme Lindsay explique avoir cherché un autre appartement, mais ne trouve pas de logement abordable.
D’ailleurs, les locataires de l’immeuble ont récemment appris que Q Residential a soumis une demande pour augmenter leurs loyers de 5,5% en 2023, soit 3% au-dessus de la limite autorisée par la province.
Une augmentation normalement accordée par la Commission de la location immobilière de l’Ontario pour permettre à un propriétaire de couvrir les frais liés à des rénovations majeures.
Malgré les conditions insalubres, les habitants choisissent de rester dans leur appartement car ils refusent de payer un loyer deux ou trois fois plus cher ailleurs, selon Frank Yearwood qui habite l’immeuble depuis trois ans.
Il ajoute avoir contacté la ville de Toronto à plusieurs reprises pour qu’elle fasse pression sur Q Residential, mais sans succès.
Il est temps que les propriétaires prennent leurs responsabilités
, dit-il.
Pour sa part, l’entreprise Q Residential n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
****
By Radio Canada